"Il exécuta plus de 25 000 dessins humoristiques, luttant durement pour faire admettre une forme d'humour peu appréciée en Europe et dont le rire n'était pas nécessairement l'effet attendu. Il contestait avant tout la réalité immédiate et le rationnel; il tablait sur la stupeur du spectateur."
Opus International, n° 31/32, janvier 1972
"Dans les années 30, alors que les caricatures de presse étaient toujours fondées sur le comique des légendes, Maurice Henry fut le premier en France à faire des dessins d'humour où le gag visuel comme les films muets se passait de toute légende. De plus, alors qu'avant la guerre les cibles des humoristes se limitaient aux belles mères et aux petites femmes, à la vie politique et aux avatars de couples, Maurice Henry, qui avait des affinités avec le groupe surréaliste, fit de l'humour saugrenu, souvent assez noir, volontier fantastique, avec la mythologie, les arts et lettres, l'histoire, les rêves et la psychanalyse, la mort et l'au-delà. Le tout avec une bonne dose d'irrespect, d'iconoclaste, car Maurice Henry ne croyait à rien, pas plus à la suprématie de l'Etat qu'à celle de l'Eglise ou de l'Armée. Et, paradoxalement, son dessin un peu naïf, presque trop charmant, jurait avec l'audace des idées et la noirceur des intentions. Il fut le premier également à oser attaquer, pas seulement les curés, mais le Christ, une de ses bêtes noires."
Jacques Sternberg
Dictionnaire des idées revues, 1985
Prix : 1200 euros
Vendu