Pour la 12 ème édition d'Une Saison Graphique au Havre, Jean Jullien réalise la très belle affiche et expose

à la maison de l'étudiant en créant Albert, un personnage surprenant, exclusivement fait d'affiches.

"Jean Jullien fait partie de ces jeunes artistes que l'on aura du mal à enfermer dans une petite boîte (même si elle est à malices).

La grâce naturelle du personnage, lui  fait emprunter d'une main agile le plus court chemin entre une idée souvent lumineuse et une réalisation toujours simple et sans chichis. Un trait redoutable que le sien. Nous savons que dans le domaine de l'image (comme ailleurs), il est toujours plus facile de faire compliqué, et que la vraie simplicité est l'apanage des enfants, des fous ou de ceux qui n'ont pas oublié de conjuguer leur âme d'enfant au service d'un message clair et toujours optimiste. Il se révèle à la fois le digne héritier de la générosité d'un Raymond Savignac (qui a révolutionné le monde de l'affiche en France et en Europe au début des années 50) en imposant dans chacune de ses images un sourire et une seule idée, et de l'acidité de Tomi Ungerer qui enflamma  la publicité  New-Yorkaise au début des années 60 de son trait frondeur. Ce double  héritage pourrait faire penser que nous avons à faire soit à un affichiste, un dessinateur naturel ou  plus communément à un illustrateur. Il  s'agit en fait de bien plus que cela. Si son traît est déjà reconnaissable entre  tous , il ne se laisse pas enfermer sur la surface de la page. C'est sur le terrain des idées et de l'esprit qu'il s'envole. 

Un  jour  il  conçoit une table pour une réfectoire d'enfants, le lendemain un clip pour le musicien Niwouiwouin.

S'il doit réaliser exposition c'est le plus souvent in situ avec les moyens du bord et l'énergie brute que lui donne l'échéance du vernissage.

La première idée est souvent la bonne et si ce n'est pas déjà la meilleure elle n'est jamais  mauvaise, elle sera suivie par un flot d'autres images. Il n'est qu'au début d'un parcours  déjà riche et je l'imagine se dire tout  bas "Catch me if you can" en pensant à la tribu de ses imitateurs. Jamais là où on l'attend, et toujours là où on ne l'attend pas forcément. A suivre assurément..."

Michel Lagarde

Plus d'infos ici : http://unesaisongraphique.fr/expositions/jean-jullien.html