Bio

Né le 1er septembre 1969 à Beaune, Fred Bernard a été maçon et a étudié les sciences naturelles avant d'entrer aux Beaux-Arts. Puis, il rejoint l'école Emile Cohl de Lyon où il fait la connaissance d'un ami et futur collaborateur : François Roca, avec qui il a publié de nombreux albums jeunesses remarqués dont Le Reine des Fourmis a disparu chez Albin Michel (Prix Sorcière, Prix Goncours Jeunesse 1996) et Jésus Betz au Seuil (Prix Baobab et Goncours Jeunesse 2001). Il rapporte croquis et souvenirs de ses nombreux voyages et publie sa première bande dessinée au Seuil en 2003 : Les aventures de Jeanne Picquigny ; La tendresse des crocodiles, puis l'ivresse du Poulpe en 2004. Lily love Peacock est l'histoire de la petite fille de Jeanne Picquigny... Plus récemment, il a publié l'Homme Bonsaï chez Delcourt et Himalaya Vaudou avec JM Rochette chez Drugstore.

 

Interview

Fred Bernard est un auteur jeunesse de plus d’une vingtaine de titres (souvent illustrés par son complice de toujours François Roca) . Nous l’avons rencontré lors du  Salon du Livre de Paris en mars 2009 où est née l’idée d’une collaboration avec Agent 002. Petit retour sur la genèse de ce projet de livre en cinémascope, où comment mener à bien un casting à la Cecil B. DeMille avec des effets spéciaux dignes de Titanic, et le budget d’un court métrage!

 

Les éditions Michel Lagarde : Comment vous est venu l’idée de raconter l’histoire de ce diamant?

Fred Bernard: Au départ le cahier des charges réclamait une histoire d’une jeune femme. Une histoire plutôt glamour. Mais compte tenu des styles si différents de chaque illustrateur, il m’a semblé difficile qu’on puisse la suivre et l’identifier aisément d’un chapitre à l’autre… L’exercice était un peu trop périlleux à mon sens.
J’ai alors songé à une pierre précieuse qui glisse de doigts de femmes en doigts de jeunes filles via les hommes à travers le temps. Et j’ai taillé la route et le diamant ! J’étais ravi que ça roule de la sorte parce que bien souvent quand on me commande un récit, j’essaie d’abord de me surprendre moi-même et le commanditaire est alors désorienté par rapport à ce qu’il attendait de moi. Agent 002 n’a pas du tout réagi comme ça et je l’en remercie!

 

Les EML: Vous êtes également illustrateur, connaissiez-vous déjà des illustrateurs de l’agence Agent 002?

Fred Bernard: Pas tous ! Michel Lagarde m’en a donné la liste, mais je connaissais bien le travail de Monsieur Z, Sophie Robert, Olaf Hajek et Vincent Mathy en album jeunesse. (Nous nous sommes d’ailleurs rencontrés récemment au festival de BD de Blois.)

 

Les EML: Avez-vous été surpris par les illustrations qui ont été réalisées à partir de votre récit?

Fred Bernard: Je les ai d’abord imaginées un peu car on m’a demandé de livrer un story-board et un découpage avec le récit, mais bien sûr que j’ai été surpris! L’histoire prenait corps à mesure que je recevais les images finalisées… sans déception. Le résultat est à la hauteur de ce que nous attendions, et c’est toujours un vif plaisir et une vraie surprise quand le livre débarque enfin dans nos mains!

 

Les EML: Préférez-vous écrire ou dessiner? Qu’est ce que cela change pour vous?

Fred Bernard: J’ai toujours écrit et dessiner pour raconter des histoires. J’y prends un plaisir égal et renouvelé mais ce n’est pas du tout la même partie du cerveau qui s’y colle! Ce n’est d’ailleurs pas du tout évident de pratiquer les deux exercices car quand on travaille beaucoup l’un, on délaisse forcément un peu l’autre et ainsi de suite. Aujourd’hui, j’écris plus que je ne dessine pour l’édition jeunesse parce que mon trait n’est pas toujours très approprié à ce secteur, en revanche je n’ai jamais autant dessiner depuis que je fais de la bande dessinée pour les grands!
J’aime aussi faire appel à un autre dessinateur dès que je sens qu’il servira mieux l’histoire qui me passe par la tête.

 

Les EML: Si vous deviez continuer l’histoire de Bellaciao, quelle suite pourriez-vous imaginer?

Fred Bernard: Si je devais continuer l’histoire de Bellacio, je ferais immédiatement apparaître une fée pendant que la jeune femme écoute la chanson “Bijou, bijou” dans la dernière scène, afin qu’elle ressuscite Alain Bashung pour une nouvelle fantaisie militaire! Mais dans la vraie vie seuls les diamants sont éternels…

 

Les EML: Si c’était un film, qui verriez-vous comme acteurs principaux?

Fred Bernard: Le story-board de Bellaciao comportait dès le départ un casting impossible et hors de prix afin de donner des indications physiques aux différents illustrateurs. Ainsi apparaissaient Marlon Brando âgé, Faye Dunaway jeune, Brad Pitt, etc… Il faudrait voir les choses à la baisse pour réaliser un tel film, sur un siècle d’Histoire ! Bon, nous avons déjà un générique de toute beauté !