Bio

Originaire de Nantes, Jean Jullien étudie les arts appliqués au lycée le Paraclet à Quimper. Il y découvre les arts graphiques et décide de partir à Londres poursuivre ses études au Central Saint Martin. Il obtient en 2008 un Bachelor de design graphique. Il intègre ensuite le Royal Collège of Art and Design et obtient en 2010 un master.

Affiches, photographies, films d’animation, installations: Jean Jullien évolue dans un univers éclectique et ludique. L’imagerie colorée et simple avec des personnages récurrents lui confère une identité visuelle reconnaissable.

Il a déjà collaboré avec de grands noms : Nike, New York Time, le Centre Pompidou, The Guardian.

Ce sont également des affiches de festivals qu’il réalise ou bien encore des couvertures de magazines notamment pour Les Inrockuptibles et leur festival de musique Black XS. Il aussi travaille étroitement avec le musicien électronique Niwouinwouin.

 

Entretien

Cette interview est l’occasion de faire un zoom sur les multiples activités de Jean Jullien. Artiste, illustrateur, réalisateur, designer, rien ne l’arrête et tout lui sourit. Un coup de coeur qui dure, et la confirmation d’un parcours généreux et sans concessions.

 

Peux-tu nous résumer en quelques mots ton parcours d’illustrateur et de réalisateur ? 

Jean Jullien: J’ai commencé ma formation par un BTS communication visuelle au lycée Le Paraclet à Quimper où j’ai appris les bases de composition, de typographie et les fondamentaux du graphisme. Je suis ensuite parti à Londres. C’est là que j’ai commencé à travailler professionnellement, en parallèle de mes études. 

 

Tu as choisi de t’installer à Londres pour poursuivre tes études au Royal Collège. Quel bilan tires-tu de ces années d’étude dans ce prestigieux établissement ? 

Jean Jullien: En fait je suis arrivé en 2005 pour étudier à Central Saint Martins, où j’ai obtenu, trois années plus tard, un Bachelor en Graphic Design. C’est alors que j’ai décidé de poursuivre mon cursus avec un Master en Communication Art & Design au Royal College of Art, que j’ai obtenu en 2010. 

 

Ton travail a été très remarqué depuis deux ans, comment arrives tu à gérer ce succès et à choisir tes clients ? 

Jean Jullien: Ça n’a pas vraiment changé ma manière de travailler. J’aime avoir plusieurs projets en même temps et j’ai toujours mis un point d’honneur à ne pas me cantonner à une pratique, craignant de me lasser et de toujours produire la même chose. Je conserve mon trait, et certains éléments récurrents de mon travail sont important car ils servent d’identifiant, de style en quelque sorte. Mais il me semble fondamental de jongler entre les supports de création pour créer un ensemble riche en diversité. Le “succès” dont tu parles est donc positif car il m’a permis de travailler sur une pléthore de projets, tous plus différents les uns que les autres: une table (“Table Man”), une ligne de vêtements en Corée (“Plac Jeans by Jean Jullien), une montre (Magazine Les Inrockuptibles), une installation mêlant film d’animation à 360 degrés et musique électronique (“Adventures in Front of the TV Set”),  un village au plafond (“The Village”), etc… Cela me permet également d’élargir mes horizons et de me voir proposer des projets toujours variés. Du coup, je m’amuse autant lorsque je fais une série d’illustrations dites “classique” pour un projet professionnel car je n’ai pas l’impression de le faire souvent. C’est cette dynamique de travail que j’apprécie.  

 

Quelles sont les images que tu considères les plus emblématiques de ton travail, et comment vois-tu l’évolution de celui-ci ? 

Jean Jullien: En terme de popularité, je pense que “Les Fables de la Fontaine” sont assez représentative de ce que je fais, car elle mêle illustration, humour et volume. En ce qui me concerne, et comme je viens de l’expliquer, j’aime à penser que des travaux aussi différents que “Table Man”, “The Republic” ou le visuel “Hi” fait pour YCN, représentent bien mon travail et les divers domaines que j’aime explorer. 

 

Tu alternes les images en volume et les dessins au trait et tu t’es tourné récemment vers l’animation. Peux-tu nous parler de ton projet avec ton frère, le musicien Niwouinwouin ? 

Jean Jullien : “Adventures in Front of the TV Set” est une installation qui combine la musique de Niwouinwouin à mes visuels animés, qui sont projetés sur quatre écrans géants. Placé entre ces quatre écrans, le public est immergé dans les aventures épiques de Slim, le héros d’une série de science-fiction, perdu dans un dédale cathodique. Ce dernier se promène d’une chaine de télévision à une autre, passant d’un jeu télévisé à un soap-opera matiné d’une ambiance de conte, en passant par une maison hanté, un documentaire animalier extra-terrestre, etc…

Niwouinwouin C’est un projet qui représente un travail énorme, ne serait-ce que pour créer le film d’animation, mais également l’orchestration du tout, la création d’un environnement (le tout prend la forme d’une salle hexagonale géante, qui est montée et démontée à chaque fois que l’installation se déplace), la collaboration avec les producteurs, les résidences, etc… Cela illustre parfaitement cette idée de diversité que j’essaie de garder dans mon travail. Aux vidéos, illustrations, sculptures et vêtements, je peux maintenant ajouter “installation audiovisuelle”. Ce projet a également confirmé de manière plus officielle le fonctionnement en binôme avec Niwouinwouin, qui me permet de travailler sur des projets très différents de ceux que je fais seul. Ce fût satisfaisant pour nous d’être sollicité tous les deux, après que nous ayons essayé de communiquer sur notre travail en commun pendant plus d’un an. Cela prouve que c’est une équipe qui marche, et cela ne nous empêche en rien de continuer à travailler chacun de nôtre côté. Enfin, c’était ma première expérience “live”, et j’ai découvert avec une joie incroyable la réaction des gens en direct. Niwouinwouin, qui est habitué des concerts, connait bien cette sensation. Mais j’avoue avoir été très ému lorsque j’ai vu les gens rire, sourire, bouger et manifester leur excitation vis-à-vis de ce qui se jouait devant eux. 

 

 “Adventures in Front of the TV Set” tourne actuellement en France et nous avons assez hâte de le voir jouer à Paris ou à Londres. Quel est ton prochain projet et vers quoi souhaites-tu développer ton travail d’ auteur ? (Interview Mars 2011)

 

Jean Jullien: Je travaille en ce moment sur une nouvelle collection pour la marque coréenne “Plac Jeans”. Je fais l’affiche et la vidéo pour le festival “Electroni-K”. Je prépare un livre interactif pour Gallimard, je continue mon travail pour “Les Inrockuptibles”. Je prépare une exposition à Seoul, Nantes et Rennes. Je viens de finir cinq pages sur mon projet “The Republic” pour la nouvelle revue d’illustration française “The Drawer”. Niwouinwouin et moi travaillons également sur trois clips pour son nouvel opus. Je sors un t-shirt pour les anglais de “It’s Nice That”, et prépare une conférence pour le festival Motiva en Espagne. Je travaille avec “Partizan” pour une campagne anglaise pour “Uniqlo” et vais m’occuper de la saison de la fraîchement relancée “Scène Nationale de Montbéliard”. Je m’occupe également du logo pour la collection “Max Jacob” à Quimper. Un livre et des jouets en bois aux éditions “Annaïck Moriceau” et d’autres choses… mais je m’arrêterais là pour aujourd’hui! 

 

NB : Cette interview a été réalisée en Mars 2011, et son actualité n'a cessé de s'enrichir :

- Couverture de Télérama du 11 juin 2011

- Pilotage de toute la communication de la Scène Nationale du Pays de Montbéliard, saison 2011/2012

- Projet pour la carte imagine R RATP

- Couverture du n°34 de Terra Eco (mars 2012) + Toutes les illustrations d'un dossier

- Exposition/Installation pour le Festival "Une saison Graphique" au Havre et signe l'affiche générique du festival.

- Affiche Fête du Lilas 2012 pour la mairie de Vitry 

 

 

 

*** La première monographie de Jean Jullien paru en France, est toujours disponible aux Éditions Michel Lagarde.