Les Nus de Philippe Caron nous donnent à voir et à contempler la femme la chaleur, la moiteur, la dureté, la tension, la torsion des corps prennent forme à travers ses tracés incarnés. Ici, tout est permis, naturel, sans voyeurisme ou rapports de pouvoir, dans le juste consentement et la complicité. Dessins amoureux qui évoquent l'intimité nécessaire à la création d'après modèle.
Tracés, aplats, arabesques, motifs des tissus se meuvent comme des pétales de fleurs dans le vent ou des poissons japonais nageant sur la surface du papier. Des bleus, des rouges, des bruns, des tracés noirs jusqu’à la teinte des papiers font le tour des corps en les sublimant et libèrent une énergie qui circule comme des vagues. Il est ici question du désir de rencontre avec le corps de l'autre, d'en saisir l'unicité, la réalité mais aussi la fugacité. Philippe Caron a su mettre en images cette affirmation de Gilles Deleuze selon laquelle l'humain est essentiellement un être de désir.
Agnes Santos Torres