Bio

Jean Lébédeff fut un illustrateur fécond, il est considéré comme l'un des plus importants graveurs sur bois du XXe siècle. Issu d’une famille d'agriculteurs russes, Jean Lébédeff obtient à l'âge de 22 ans un diplôme de navigateur puis devient capitaine de navire sur la Volga. En novembre 1908, il fait expulser de son navire des gardes du tsar, et, pour échapper à la répression, quitte le pays. Après un long périple, il arrive à Bruxelles où il retrouve son frère Nicolas, alors étudiant sous la direction d'Élisée Reclus.
En 1909 il s'installe à Paris, dans le 5e arrondissement, prend des cours de dessins, puis déménage au 118 boulevard du Montparnasse. Il est reçu aux Beaux Arts. Il fréquente divers groupes d'artistes russes, dont un, anti-tsariste, qui se réunissait au 54 avenue du Maine. Il suit les cours du maître graveur Paul Bornet qui l’initie à la xylographie, art qu'il ne cessera de pratiquer toute sa vie durant.
À Montparnasse, il fréquente de nombreux artistes tels Picabia, Maïakovski, Ravel, Pierre Mac Orlan, Éric Satie, Blaise Cendrars, Soutine, Modigliani, André Salmon, mais aussi l’atelier de Henri Matisse à Issy-les-Moulineaux et celui d’Anatole France au bois de Boulogne. Avant guerre, il entretient une solide amitié avec Pierre Kropotkine, alors réfugié en Angleterre, et se charge de l'accueillir en France lors de ses voyages.
Lébédeff resta proche du mouvement libertaire russe durant les années 1920-1930. Pendant l’occupation allemande, il cache dans son atelier de Fontenay-sous-Bois plusieurs amis juifs et anarchistes traqués par la Gestapo et pour lesquels il falsifiera à plusieurs reprises les papiers d’identité. Après 1945, il épouse Kamille Klimeck, fille d’une famille bourgeoise polonaise, avec laquelle il aura un fils, Georges. À partir des années 1960, il vit avec Marie-Claire Blanc dont il a un fils, François.
Lébédeff illustra des centaines d'ouvrages, aujourd'hui recherchés par les bibliophiles. Ses illustrations du vieux Paris datées de 1936 pour un projet de livre resté inédite , sont enfin réunis dans un ouvrage «  Le faussaire » et illustrent une fiction très documentée de Patrick Marsaud basée sur les éléments biographique de Lebedeff et autres personnalités de son entourage.