Bio

Après des études d'Arts Appliqués, il intègre le studio des réalisateurs Kuntzel+Deygas (générique Catch me if you can, Caperonio et Peperone...) avec qui, il va continuer son apprentissage de la composition, et développer son envie de dessiner. Il travaille essentiellement sur les projets graphiques des réalisateurs, pour le magasin Colette, ou leurs films publicitaires.

 

Au fil des mois, il commence à remplir des pages de personnages, juste pour le plaisir de dessiner,  puis très vite à vouloir leurs donner vie...
C'est avec l'éditeur P'tit Glénat qu'il commence à travailler pour la jeunesse
suivront  Milan, Actes Sud, Thierry Magnier...

Interview

Les Éditions Michel Lagarde : Peux tu nous expliquer la genèse du premier jour de classe qui est ton premier livre avec Davide Cali (alias Taro Miyazawa) ?

Arnaud Boutin : J'avais reçu plusieurs textes très intéressants de Davide dont celui-ci qui me semblait parler à beaucoup et m'avait plu.
J'avais donc commencé à dessiner des personnages pour trouver le héros du livre.
Un petit pas très beau mais sympa, encore pris pour un minus mais qui ne veut plus l'être et voudrait paraître "cool" aux yeux de ses potes...
Enfin on a tous vécu cela lors de nos premières années de collègiens...
L'inspiration m'est venue aussi de chez Blutch avec le Petit Christian, ou bien le Petit Nicolas de Sempé qui sont pour moi des perfections dans ce domaine.
J'avais aussi envie d'un livre plus graphique et composé et le récit si prêtait avec ses pauses ou ses pages qui prennent leur temps.

Les EML : Tu as deux métiers, réalisateur au sein du collectif abcdcd et illustrateur de livre pour la jeunesse. Quelles sont tes priorités pour l'avenir, et serais tu tenté par l'écriture de tes livres en tant qu'auteur complet ?

AB : Effectivement, je partage mon temps entre mon travail d'illustrateur ainsi que celui au sein de AB/CD/CD, avec Clément Dozier et Camille Dauteuille.
Nous travaillons sur des formats courts, clips musicaux et publicités. Le travail de réalisation m'a beaucoup aidé dans le développement d'histoires,
la mise en scène de personnages, mais aussi à faire évoluer mon dessin.
Sans changer radicalement mon dessin, mes personnages sont devenus plus humain.
Ce qui me pousse au fil du temps vouloir mélanger les deux, soit par l'animation, soit la mise en scène de certains personnages.
Mes priorités dans les mois qui viennent sont de réussir à mettre en oeuvre ceci mais aussi de me lancer dans mes propres histoires, je commence à avoir des carnets remplis de récits plus ou moins longs et il faut que je trouve le temps de les mettre en pages !
J'ai eu l'occasion de rencontrer des éditeurs américains et de proposer des idées d'histoires en anglais et bizarrement le fait d'écrire (même très mal)
dans une autre langue, m'a donné envie de me lancer, permis d'avancer à ce niveau et d'être plus clair dans ce que j'ai à raconter !


Les EML : Ton travail tourne le plus souvent autour de la petite enfance et de ses petites contrariétés ,comment l'analyse tu?

AB : C'est vrai que c'est un sujet qui m'attire les petites contrariétés aussi bien chez les enfants que les adultes d'ailleurs, nous en avons tous et les dédramatiser, leur donner un côté absurde m'intéresse. Mon univers d'accumulations et mes personnages aux physiques peu avantageux aident peut-être à cela. N'étant pas un grand dessinateur, je dois souvent réfléchir à la façon la plus simple et efficace pour représenter les choses et donc de ne pas illustrer forcément le propos mais de fabuler autour. C'est peut-être pour cela que ces contrariétés peuvent devenir un jeu et non plus un problème...
Je travaille pour la petite enfance mais j'aimerais beaucoup ne pas m'y enfermer, les albums illustrés parlent souvent aux petits...
On va vite à mettre les gens dans des petites boîtes, par souci de temps et d'efficacité. Il faut que j'ouvre le couvercle pour aller en visiter une autre...