Bio

Née à Buenos Aires en 1978 en même temps que sa jumelle, Florence Dupré la Tour suit ses parents et ses frères et soeurs à Troyes en Champagne Ardennes, puis en Guadeloupe, pour finalement atterrir à Lyon. Elle y fait l’école Emile Cohl, puis ne fiche rien pendant un an; elle part faire des gosses à Paris et travailler un peu aussi (sur l’adaptation animée de Petit Vampire, de Joann Sfar). Et elle repart à Lyon faire des bandes dessinées et des Jeux de Rôles.

Interview

Michel Lagarde: Comment êtes-vous arrivée à la bande dessinée ? Quel a été votre parcours ?

 

Florence Dupré La Tour: J’ai fait des études à Lyon, à l’école Emile Cohl. J’avais le choix entre la bande dessinée, le dessin animé ou l’illustration, j’ai opté pour la bande dessinée. Puis j’ai pris contact avec Joann Sfar. Je lui ai juste envoyé une carte de vœux avec un de mes dessins. Je ne m’attendais absolument pas à ce qu’il me réponde. Et pourtant il m’a recontactée !

 

Michel Lagarde: Il avait un projet à vous proposer ?

 

Florence Dupré La Tour : Il préparait l’adaptation en dessin animé de « Petit Vampire » et m’a proposé d’intégrer l’équipe. Je créais des décors où je reprenais des personnages que Joann me donnait en roughs. C’était passionnant et surtout extrêmement formateur, parce que j’ai pu dessiner 24 heures sur 24 ! Il ne faut pas avoir peur de dessiner tout le temps.

 

Michel Lagarde: Et les Jeunes Talents ?

 

Florence Dupré La TourJ’ai tout simplement participé au concours 2005, en envoyant deux planches, et j’ai été sélectionnée.

 

Michel Lagarde: Est-ce que cette sélection vous a ouvert des portes ?

 

Anne Simon: Le Festival a constitué pour moi un moteur. D’ailleurs, c’est à Angoulême que mon agent Michel Lagarde et moi avons beaucoup parlé concrètement d’édition et de projets…

 

Michel Lagarde: Justement, vous publiez bientôt un album…

 

Florence Dupré La TourNon, j’ai deux albums en route ! Le premier « Forever ma sœur » et « Capucin et Rostremond» qui paraitra au printemps 2006 chez Gallimard, dans la nouvelle collection « Bayou ».

 

Michel Lagarde: Que racontent ces deux albums ?

 

Florence Dupré La Tour« Forever ma sœur », relativement autobiographique, est le récit de notre adolescence, ma sœur jumelle et moi. Je dis « relativement » parce que je ne montre de nous deux que ce que je veux bien dévoiler. Par ailleurs, comme j’ai du recul, je ne suis plus dans la vérité, mais dans l’interprétation, l’interprétation du souvenir. Disons que cette entité que nous formons toutes les deux développe une force d’opposition inouïe aux adultes et à l’autorité. Mais, d’une certaine manière, « Capucin » est plus proche de moi, parce qu’il reflète ma façon de voir le monde. C’est l’histoire d’un petit garçon qui, au Moyen Age, vit dans la misère et sera entrainé dans des aventures plus insensées les unes que les autres. Si j’ai choisi le Moyen Age, c’est que je participe à des jeux de rôles et que cette période me fascine.

 

Michel Lagarde: Ce n’est pas évident de passer ainsi d’un univers à l’autre… Quelles sont vos influences ?


Florence Dupré La Tour En illustration, j’adore le graphisme de Quentin Blake. En bande dessinée, je suis très marquée par Jean Giraud-Moebius. Mais c’est la littérature, et d’abord Balzac, que je lis presque exclusivement depuis des années, qui est ma principale influence. C’est une œuvre tellement monumentale qu’elle m’inspire toujours.